bbamiedesanimaux Le repos du guerrier
Nombre de messages : 2415 Age : 39 Localisation : Chez les Ch'timis ;) Date d'inscription : 08/04/2008
| Sujet: Jicky Dussart Ven 11 Avr - 21:27 | |
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nini Futures vedettes
Nombre de messages : 290 Localisation : haute savoie Date d'inscription : 11/04/2008
| Sujet: Re: Jicky Dussart Sam 12 Avr - 17:05 | |
| ces photos sont tres belles . bbest magnifiques! merci! | |
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Sidonie Admin
Nombre de messages : 2281 Age : 50 Localisation : charente-maritime Date d'inscription : 09/10/2007
| Sujet: Re: Jicky Dussart Dim 13 Avr - 13:13 | |
| terribles en effet !!! merci pour ces belles photos !! | |
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sissisam Les novices
Nombre de messages : 28 Localisation : Suisse Date d'inscription : 17/04/2008
| Sujet: Re: Jicky Dussart Dim 20 Avr - 12:54 | |
| les photos oû elle est dans la pénombre sont magnifiques et la dernière est majestueuse; très naturelle mais j'ai un coup de coeur pour celles de Sam levin plutot | |
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brigou Cette sacrée gamine
Nombre de messages : 604 Age : 66 Localisation : CHARENTE MARITIME 17 ÉPARGNES Date d'inscription : 19/04/2008
| Sujet: Re: Jicky Dussart Dim 20 Avr - 13:23 | |
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bbamiedesanimaux Le repos du guerrier
Nombre de messages : 2415 Age : 39 Localisation : Chez les Ch'timis ;) Date d'inscription : 08/04/2008
| Sujet: Re: Jicky Dussart Mer 18 Fév - 12:48 | |
| Brigitte parle de Jicky : En ce début janvier 1983, j'avais fait un beau cadeau à Jicky.Jicky mit à la porte de la ferme qu'il louait depuis treize ans ! Jicky sans un sou, Jicky aux abois ! Jicky mon frère ! En plein divorce avec Anne ! Sur le terrain de La Garrigue, à l'autre bout de mon territoire, il y avait sur le cadastre un petit rectangle blanc qui, d'après le POS était constructible. Je mis ce petit rectangle à sa disposition. Il avait fait faire les plans d'une jolie maison qui serait la sienne, mais c'est moi qui assumerais les frais de construction. Voilà comment, ce matin du 10 janvier, nous nous sommes retrouvés à la banque de Saint-Tropez pour y ouvrir un compte commun. Je devais y déposer les fonds nécessaires et Jicky pourrait y puiser jusqu'à concurrence de tant... pour construire SA maison ! J'étais heureuse, non pas de me saigner aux quatre veines pour dépenser une somme importante qui ne m'apporterait personnellement rien, mais de savoir que je faisais le bonheur de Jicky, que je l'empêchais de couler à pic, que je lui redonnais, avec cette maison, un espoir, une joie de vivre et une sécurité. Nous avions signé un contrat notarié qui lui donnait jouissance des lieux jusqu'à sa mort sans aucune contrepartie. Nous allions y poser la première pierre qui était en l'occurence un vulgaire parpaing, mais qu'importait ! C'était le fait de construire une nouvelle vie, un nouvel horizon pour cet homme que j'aimais d'affection depuis tant d'années, qui, pour moi, était vital !... J'aimais sa présence, sa tanière qui sentait un mélange de colle, de papier, de térébenthine, de feu de bois et d'after-shave. J'aimais sa voie tonitruante à l'accent chantant, son regard blasé, son mysticisme, sa croyance, son mépris, sa droiture, son élégance, surtout, car malgré ses 66 ans il restait magnifique, droit, racé, beau. Je lui disais tendrement : "Mon vieux complice !" Il répondait "Mes couilles aussi Marquise !" et nous partions d'un éclat de rire qui n'en finissait pas de ricocher sur les rochers de la plage, quelques mètres plus bas. D'autres fois, plus ésotériques, nous parlions littérature mystique. Il me fit lire La Vie des Maîtres, puis une chronique de Pierre Dehaye parue dans Le Figaro : L'Age de la force. Parfois nous restions trois mois sans nous voir, sans nous téléphoner, puis subitement il arrivait chez moi à La Garrigue "basse" avec une pizza achetée au marché pour le déjeuner. Le chemin qui menait de sa maison à la mienne était flanqué, dans son milieu, au tournant le plus abrupt, de la petite chapelle dédiée à la Vierge qui nous servait de halte dans cette montée ou descente, avec son petit banc de pierre où il faisait bon s'asseoir les jours de canicule. L'amitié, comme l'amour, dépassé un certain stade, se mue en sentiment d'éternité dont la profondeur exclut le besoin répétitif et quasi quotidien d'en rappeler l'existence. C'était. C'est. Ce sera. Je pensais à Jicky, ne pouvant imaginer cette mort, cette solitude d'un être qui fut, durant ma vie entière, un frère, un conseiller, un ami fidèle, un autre moi-même, en plus un photographe hors pair, laissant une image sublimée de mes moindres faits et gestes. Jicky, qui m'avait tant appris, avec qui j'ai passé les moments les pires ou les meilleurs de ma vie, Jicky sans concession, au caractère de cochon mais si semblable à moi, Sagittaire ascendant Balance et mon contraire, mais définitivement unis par ces deux signes complèmentaires. Jicky, ma seule famille d'accueil, celui qui, toujours les bras ouverts, était prêt à entendre (malgré sa surdité) tous les malheurs que je lui confiais et auxquels ils trouvaient une solution, me rappelant que, seules les solutions existaient, les problèmes n'étant crées que par nous mêmes. Jicky, la sage qui me fire lire notamment Les lettres à un jeune poète de Rilke, me fit découvrir Epicure, et dans le même temps m'apprenait le cha-cha-cha ou la samba en disant "Tu danses comme tu baises..." Il m'apprit à faire la cuisine à l'ail, au feu de bois, à n'attacher d'importance qu'à l'essentiel, il me fit découvrir les joies de la plongée sous-marine, le ski nautique, il sut me faire passer et dépasser les limites qui me contraignaient parfois. Quand nous parlions de la mort, il riait, disant qu'on abandonnait le vieux manteau qu'était notre corps et qu'enfin soulagé, notre esprit, le meilleur, notre âme s'envolait vers le sublime. Il était très croyant e terriblement mystique. Je pensais à Initiales BB qu'il ne put jamais lire malgré la place prépondérante qu'il y tenait. | |
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