On a le même avis sur Vadim. Non, ce n'est pas une question d'époque, enfin si d'une certaine façon quand on parle de "Don Juan 73". Vadim avait anticipé la libération de la femme au beau milieu des années 50. Mais curieusement, il s'est laissé dépasser par cette époque quand elle est arrivée. Son Don Juan en jupons, même en s'envoyant un prêtre, ne choquait personne face à la déferlante porno et aux films italiens en particulier, avec des réalisateurs comme Ferreri que tu cites, mais aussi Bertolucci et Pasolini.
Truffaut avait l'esprit petit-bourgeois, mais se voulait émancipé. Sa critique de "La Lumière d'en face" (restée plus célèbre que le film de Georges Lacombe) en témoigne, c'est un monument de bêtise. Et voilà que quelques mois à peine après l'avoir descendue en flèche, il encensait Brigitte, lui trouvant toutes les qualités d'une vraie comédienne ! On s'était moqué de sa diction ? Il évoquait les comédiens et les comédiennes du Théâtre-Français, prenait même pour exemple Jouvet qui avait gardé sa diction "théâtrale" au cinéma. Quant à Godard, tu sais aussi bien que moi qu'il change assez souvent d'avis (lui aussi). Je ne suis pas sûr qu'il ne soit pas revenu sur son opinion concernant "Et Dieu créa la femme". En tout cas, ça ne me surprendrait pas de sa part. Mais il lui sera beaucoup pardonné puisqu'on lui doit "A bout de souffle" et "Le Mépris".
Pour les bouquins, tu peux trouver "Les Mémoires du Diable" et "D'une étoile à l'autre" sans difficulté. Le second, tu peux laisser tomber, je le considère comme un coup commercial. Mais cet avis n'engage que moi, bien sûr.