VOTRE BIBLIOTHÈQUE
1) Enfant, votre père vous lisait les Contes du Chat Perché. Vous souvenez-vous d’autres lectures de cette période ?
Oui, il y avait Les Contes d’Andersen et aussi Histoires comme ça de Rudyard Kipling.
2) Roger Vadim vous passait-il des livres ? Quel genre d’ouvrages ?
Je me souviens que Vadim m’avait fait lire La Vie de Klim Samguine de Maxime Gorki, La porte étroite d’André Gide et plein d’autres encore.
3) Sur le tournage du Mépris, vous lisiez Le livre de San Michele d’Axel Munthe. Ce livre vous a-t-il influencé ?
J’ai lu plusieurs fois ce livre d’Axel Munthe et j’ai même visité sa maison d’Anacapri en Italie lorsque je tournais Le Mépris en 1963. J’ai été fascinée de voir pour de vrai ce qui m’avait tant éblouie en le lisant. C’était vraiment magique.
4) Dans vos Mémoires, vous écrivez que votre copain Jicky Dussart partageait avec vous ses lectures. Lesquelles ?
Jicky n’y allait pas par quatre chemins… Il m’avait fait lire La Vie des maîtres de Baird Thomas Spelding ! C’était un peu « ardu » mais c’était son livre de chevet. Et également Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke.
5) Pourriez-vous me donner les titres de cinq ou six livres (ou davantage) qui vous ont marqué au cours de votre vie ?
Le progrès meurtrier de Eugen Drewermann.
Sauver l’espoir de Konrad Lorenz.
Et j’aime tous les auteurs qui évoquent le terroir : Bernard Clavel – Jean Anglade – Pierre Magnan – Gilbert Bordes. Et puis j’adore Milan Kundera !
6) Continuez-vous à lire ?
Quand j’en ai le temps, je me plonge avec plaisir dans un livre, ça m’emmène loin de tous les problèmes, je m’évade et j’en ai bien besoin.
7) Si oui, quel livre lisez-vous en ce moment ?
En ce moment, je lis Les seins de Sophie d’Yveline Dupuy.
8 ) Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
L’année des coquelicots de Gilbert Bordes,
La Terre et le Moulin de Georges Coulonges.
VOTRE DISCOTHÈQUE
1) Qu’écoutez-vous en ce moment ?
Uniquement « Radio-Classique ».
2) Achetez-vous des CDs ou écoutez-vous exclusivement la radio ?
J’écoute exclusivement « Radio-Classique ».
3) Vos 5 disques préférés à emporter sur une île déserte.
Toujours « Radio-Classique » !
4) Maria Callas, petit-fille malheureuse, a chanté pour gagner l’affection de sa mère. Vous, vous avez dansé. Avez-vous un jour regretté d’avoir cessé la danse ?
Non, je ne regrette rien. J’adorais la danse mais m’aurait-elle amenée là où j’en suis aujourd’hui ?
5) Quelles chansons fredonnez-vous dans votre tête ?
Aucune…
6) Une chanson « ringarde » ou « populaire » que vous aimez écouter :
Pas ringardes du tout, mais j’adore Ne me quitte pas de Jacques Brel, Les Feuilles mortes par Yves Montand et Syracuse par Henri Salvador, et enfin Ma préférence par Julien Clerc.
7) La chanson que vous préférez dans votre propre discographie ? Pour quelle raison ?
La Madrague, elle fait partie de moi, de ma vie, à jamais !
LA GASTRONOMIE
(Quelle horreur !)
1) Vos trois plats préférés en ce moment ?
Uniquement végétariens !
2) Ceux que vous aimez préparer vous-même.
Toujours végétariens !
C’est si délicieux !
Pourquoi manger des animaux, ces pauvres bêtes traînées dans les abattoirs et tuées de façon inhumaine pour finir dans nos assiettes ? Ça me dégoûte et me donne envie de vomir.
LE CINÉMA
1) Vous avez tourné avec Gloria Swanson dans Les Week-ends de Néron. Quel souvenir en gardez-vous ?
Des souvenirs vraiment très flous. Le film était très mauvais et je préfère l’oublier.
2) Dany Robin était un de vos modèles. Qu’est-ce qui vous séduisait chez elle ? Le fait qu’elle avait été danseuse, comme vous ?
Oui, Dany Robin était mon idole, je la trouvais belle, gracieuse, élégante, adorable. J’ai du reste repris le rôle qu’elle avait créé dans L’Invitation au château de Jean Anouilh au théâtre en 1953.
3) Quel genre d’homme était Dario Moreno ?
Dario Moreno était un type formidable, rigolo, toujours de bonne humeur. Quand il me voyait, il me disait « Ti bi di bi di » et je devais lui répondre « Poïe Poïe » dans un fou rire. C’était un jeu entre nous.
4) À partir d’Et Dieu… créa la femme, vous éclaircissez vos cheveux d’un blond lumineux. Une idée de vous, de Vadim ou des deux ?
Pas du tout ! C’est pour le film Les Week-ends de Néron où je jouais Poppée et que j’ai tourné en Italie. Le metteur en scène me voulait blonde. C’était sa seule idée géniale !
5) Quel genre de femme était Propidon, la mère de Vadim, votre première « belle-mère » ?
Une femme rigolote, relax, bohème, hippie avant l’heure. Tout le contraire de mes parents. Je l’aimais beaucoup.
6) Qui a eu l’idée d’étirer votre eye-lyner ? Une maquilleuse ou vous-même ? Aviez-vous un modèle en tête qui vous a inspiré ?
Je me suis toujours plus ou moins maquillée et coiffée toute seule. J’ai horreur qu’on me tripote. Je faisais de mon visage ce que je voulais, quitte à me faire engueuler par le chef opérateur. Quand à mes cheveux coiffés « à la diable », je ne vous dis pas les problèmes que cela m’a posé !!!
7) Sur le film Doctor at sea, Dirk Bogarde était fasciné par votre spontanéité, votre audace à être filmée nue derrière un rideau de douche. D’où vous venait pareille liberté ?
Dans Doctor at sea, je devais parler en anglais ce qui n’était pas « my cup of tea », alors nue derrière un rideau de douche du moment que je ne disais pas un mot, c’était pour moi le paradis !
8 ) Ce que vous supportiez le moins dans le monde du cinéma ?
Me lever à 6 heures du matin, un cauchemar ! Et aussi attendre des heures entre chaque plan – un autre cauchemar.
9) Sami Frey et Jean-Louis Trintignant : ces deux acteurs plutôt introvertis sont tombés amoureux de vous après avoir déclaré, tous les deux, que vous ne ressembliez pas à votre image publique. Quel aspect secret de vous avaient-ils découverts que le public, lui, ignorait ?
Ce qui est encore secret en moi, que peu de personnes connaissent… et que je ne vous dirai pas !
10) Votre beauté était-elle un masque, un rempart ?
Ma beauté – si beauté si il y a – fut le meilleur et aussi le pire de ma vie…
11) Une femme a-t-elle le droit de vieillir au cinéma ?
Tout être humain a le droit et le devoir de vieillir, c’est le processus naturel de la vie.
À PROPOS DE VOUS…
1) Vous avez du chagrin. Auprès de quel animal cherchez-vous du réconfort ?
Auprès de tous ceux qui vivent avec moi, ils m’aident tous à survivre.
2) Lorsque vous vous sentez terriblement seule, que faites-vous pour apaiser cette solitude ?
Je regarde la télévision (et ses programmes pour la plupart « minables ») en buvant une coupe de champagne…
3) À quel signe reconnaissez-vous immédiatement la bêtise humaine ?
À la façon de parler pour ne rien dire…
4) De quoi avez-vous le plus « abusé » dans votre vie ?
De tout…
5) Qu’avez-vous le plus « économisé » ?
Rien !
6) Votre plus grosse gaffe ?
Lorsque Cary Grant est venu chez moi boire un verre avec des amis. En lui servant du champagne, j’en ai renversé un peu sur sa cravate et je me suis écriée : « Oh, sorry, I put some champagne on your tail (au lieu de « tie ») ». (Le premier voulant dire « queue » et l’autre « cravate ».) D’où un immense fou rire de sa part et moi, rouge vif de honte !
7) Qu’y-a-t-il de « gauche » en vous ?
Mon cœur bat à gauche !
8 ) Et de « droite » ?
Mon bras droit. Et ma main droite !
9) Le combat pour les animaux qui vous tient le plus à cœur en ce moment à la Fondation ?
Tous les combats sont urgents.
La viande halal ainsi que l’hippophagie me dégoûtent particulièrement mais tant d’horreurs accablent ces pauvres animaux que je ne sais plus par où commencer. La fourrure est un scandale qui doit cesser.
10) La victoire de la Fondation dont vous êtes le plus fière ?
Que la Communauté Européenne ait enfin, après plus de 30 années d’attente, interdit l’importation de tous les produits issus des phoques et des pinnipèdes.
11) Un cadeau que vous aimeriez recevoir ?
Une réelle et durable amélioration de la condition animale en France.
12) Le cadeau que vous aimez offrir à ceux que vous aimez ?
Un baiser, un vrai !
13) Que faites-vous le dimanche ? Est-ce un jour particulier pour vous ?
Je réponds à vos questions, et ce n’est pas de la tarte !
14) Racontez-moi une « journée-type » de Brigitte Bardot…
Aucune ne se ressemble !
15) Qu’évoque pour vous le mot « célébrité » ?
« Le deuil éclatant du bonheur » !
16) S’il fallait choisir, vaut-il mieux être riche ou célèbre ?
Tant qu’à faire, les deux !
17) Le dernier vêtement que vous avez acheté ?
Une petite culotte.
Brigitte Bardot
La Madrague
13 novembre 2011