Dame Elizabeth Rosemond Taylor, communément appelée
Liz Taylor, est une actrice britannico-américaine, née le 27 février 1932 à Londres, dans le quartier d'Hampstead, et morte le 23 mars 2011 à Los Angeles
[1].
Elle commence sa carrière à l’âge de dix ans et rencontre aussitôt le succès en tournant dans des films tels que
Fidèle Lassie, le mélodrame
Le Grand National (qui lui vaut son premier triomphe personnel) réalisé par le directeur favori de Greta Garbo, Clarence Brown,
Les Quatre Filles du docteur March mis en scène par Mervyn LeRoy (qui révéla Lana Turner), la comédie
Le Père de la mariée de Vincente Minnelli et sa suite…
Une place au soleil et
Géant, les deux de George Stevens avec respectivement Montgomery Clift, James Dean et Rock Hudson, lui ouvrent, en 1956, les portes de l’immortalité. Étoile d’Hollywood dans les années 1950 et 1960, elle reçoit deux Oscars pour ses rôles dans
La Vénus au vison et
Qui a peur de Virginia Woolf ?. Ses autres grands succès incluent
La Chatte sur un toit brûlant,
Soudain l’été dernier ainsi que
Cléopâtre et
La Mégère apprivoisée.
Plus rare sur grand écran à partir des années 1970 en raison de sa santé précaire (et de l’insuccès de ses films dès la fin des années 1960), Elizabeth Taylor se consacre à la lutte contre le SIDA avant même le décès de son ami Rock Hudson en 1985.
En 1999, l’
American Film Institute distingue Elizabeth Taylor de la septième plus grande actrice de tous les temps dans le classement
AFI’s 100 Years… 100 Stars.
Elizabeth Taylor naît le 27 février 1932 à Hampstead, situé en Angleterre dans la banlieue cossue de Londres
[2], avec la nationalité britannique, de parents tous deux américains et originaires de Kansas City (Missouri). Elle est la seconde enfant de l'actrice Sara Viola Warmbrodt (de son nom de scène Sara Sothern, 1895–1994)
[3], [4] et de Francis Taylor
[5] (1897–1968), propriétaire d'une galerie d'art
[6]. Elle grandit au 8 Wildwood Road d'Hampstead Garden Suburb
[7],[8],[9] auprès de ses parents et de son frère aîné Howard Taylor
[10] (né en 1929).
Ses deux prénoms, Elizabeth et Rosemond lui ont été donnés en l'honneur de sa grand-mère paternelle Elizabeth Mary (Rosemond).
Le colonel Victor Cazalet
[11], un des meilleurs amis de la famille, a beaucoup d'influence sur cette dernière. Riche et bien introduit, membre du Parlement et proche de Winston Churchill, il est un passionné d'art et de théâtre. Il persuade les Taylor de s'établir définitivement au Royaume-Uni. Adepte de Science chrétienne, ses liens avec la famille sont également d'ordre religieux. Il devient le parrain d'Elizabeth et entraîne la famille sur le chemin de sa propre obédience.
Le biographe Alexander Walker suggère qu'il «
est probable que la conversion d'Elizabeth à la religion juive, et son long engagement à la cause d'Israël, a pour origine la vision sympathique qu'elle en a eu chez elle au cours de ces années formatrices[12]. ». Walter note que Cazalet était un propagandiste actif pour un État hébreu et sa mère a milité activement au sein de groupements caritatifs avec des collecteurs de fonds en faveur du sionisme. Elle se souvient de l'influence de Cazalet sur sa fille en ces termes: «
Victor s'assit sur le lit et prit Elizabeth dans ses bras tout en lui parlant de Dieu. Ses grands yeux sombres scrutaient son visage, s'imprégnant de chaque parole, croyant et comprenant [ce qu'il lui disait]
[13] , [14] p. 14 ».
Peu avant le début de la Deuxième Guerre mondiale, fuyant les hostilités, les parents d'Elizabeth décident de rentrer aux États-Unis
[15]. Sara part la première avec les enfants. Elle débarque à New York au mois d'avril 1939
[16]. Le père, resté momentanément à Londres pour emballer les œuvres d'art de son magasin, arrive à son tour au mois de novembre
[17]. La famille choisit de s'établir à Los Angeles, Californie, ville dont Sara est originaire et où elle possède de la famille
[18]. Francis Taylor y ouvre une galerie où il expose les peintures qu'il a rapportées du Royaume-Uni. Son magasin attire rapidement de nombreuses célébrités du tout-Hollywood. D'après Walter, la galerie « ouvre grand les portes aux Taylor, leur donnant accès à la société argentée et prestigieuse
[19] » du cinéma hollywoodien
[14]. Elizabeth découvre le milieu du cinéma lorsque sa mère la présente aux studios de Hollywood
[18].
Elizabeth bénéficie de la double nationalité. Américaine par ses parents, elle est aussi citoyenne britannique par le fait d'être née sur le sol du Royaume-Uni.
Elizabeth Taylor et la religion[modifier]Lors de sa venue à Hollywood, la jeune femme n’était pas croyante. Néanmoins, lorsqu’elle commence à fréquenter Conrad Hilton, son premier mari, elle se convertit au catholicisme
[20].
Début 1959, elle se convertit au
Temple Israël à Hollywood, au grand désespoir de ses parents, et reçoit le nom hébreu de
Elisheba Rachel[21]. Dans son autobiographie
Elizabeth Takes Off, elle déclare que « ça n’a absolument rien à voir avec mon passé. Mes deux maris Mike Todd et Eddie Fisher étaient tous les deux juifs, mais j’avais voulu le devenir avant
[22],[23]. ».
Cependant la passion qu’elle a pour cette religion diminue rapidement, et elle n’est allée qu’une fois à la synagogue, sans jamais renoncer pour autant à porter sa croix
[21]. Des années plus tard, elle commence à s’intéresser à la spiritualité, à Dieu et à la prière
[24],[25].
En 1998, elle participe à une session de 200 dollars US à 300 dollars US du Centre de la Kabbale
[26]. Ce mouvement spirituel repose principalement sur la lecture du Zohar, dont une version originale reliée en vingt-trois volumes est vendue par le centre. Cette pratique est fortement contestée par de nombreux rabbins qui y voient non seulement une appropriation mercantile de leur patrimoine culturel mais également une dérive sectaire
[27],[28]. Comme Elizabeth Taylor, de nombreuses stars ont affirmé leur appartenance à ce mouvement comme Madonna, Tippi Hedren ou Demi Moore.
Mariages[modifier]Mis à part sa longue « amitié amoureuse » avec l’acteur Montgomery Clift mais sans lendemain en raison de l’homosexualité de l’acteur, Elizabeth Taylor est mariée huit fois avec sept hommes différents
[29]:
- du 6 mai 1950 au 29 juin 1951, avec Conrad Nicholson Hilton Jr. (1926-1969) dit Nicky Hilton, héritier de la chaîne des hôtels Hilton et directeur de la TWA[29]. Leur union n'est pas heureuse et se solde par un divorce au bout de treize mois et demi[6].
- du 21 février 1952 au 26 janvier 1957, avec l’acteur Michael Wilding (1912-1979)[29] qui est son aîné de 20 ans.
- du 2 février 1957 au 22 mars 1958, avec le producteur Michael Todd (1909-1958) dit Mike Todd. Seule de ses unions à ne pas s’être conclue par un divorce[29] leur idylle prend fin avec la mort du producteur[6].
- du 12 mai 1959 au 6 mars 1964, avec le chanteur Eddie Fisher[29] meilleur ami de Todd et consolateur de la veuve éplorée. Leur idylle alors que Fisher est encore marié à Debbie Reynolds crée un scandale dans l'Amérique puritaine de l'époque[6]. Elizabeth le quitte lorsqu'elle entame une liaison avec Richard Burton[6].
- du 15 mars 1964 au 26 juin 1974, avec Richard Burton (premier mariage)[29]. Richard Burton joue au théâtre à Toronto. Elizabeth et lui viennent d’obtenir leur divorce respectif du Mexique, un papier que ne voudront pas reconnaître les autorités à Toronto, qui refusent donc au célèbre couple le droit de se marier sur leur territoire. Un avocat appelle alors le Ritz Carlton, à Montréal, où Elizabeth Taylor et Richard Burton ont décidé de venir se marier puisqu’au Québec, les lois sont moins sévères. En toute discrétion, ils se disent oui une première fois, dans le salon royal de l’hôtel Ritz Carlton, à Montréal. Minée par le fait qu'elle n'obtient aucun rôle, elle devient boulimique et prend du poids[6]. Elle divorce au bout de dix ans de mariage.
- du 10 octobre 1975 au 29 juillet 1976, avec Richard Burton (second mariage)[29]. Seize mois après avoir divorcé, ils se remarient en privé à Kasane, Botswana mais se séparent rapidement et divorcent à nouveau en 1976. Burton est opposé à l'image qu'on se fait de sa beauté. Il admet volontiers qu'elle a « des yeux magnifiques » mais que « [l'appellation] de plus belle femme au monde est un non sens. Elle a... un double menton, une poitrine volumineuse, est plutôt courte sur pattes[30] , [6] ». En 1976 il déclare que, lors de leur première rencontre, « elle était incontestablement splendide. Je n'ai pas d'autre mot pour décrire cette combinaison de plénitude, de frugalité, d'abondance, de minceur. Elle était somptueuse. Elle était d'une grande générosité. En bref, elle était super[31], [32]. »
- du 4 décembre 1976 au 7 novembre 1982, avec le sénateur John Warner (né en 1927)[29]. Comme pour Burton, l'actrice s'imaginait qu'être la femme d'un sénateur républicain la ferait connaître[33],[34], [35]. Peine perdue. Elle est admise pour une dépression à la Betty Ford Clinic[6].
- du 6 octobre 1991 au 31 octobre 1996, avec l’ouvrier en bâtiment Larry Fortensky qu'elle a rencontré à l'occasion d'une deuxième cure de désintoxication à la Betty Ford Clinic[29], [6]. Ils se marient au Ranch de Neverland, la résidence de Michael Jackson[36].
- En 2010, un neuvième mariage avait été évoqué avec l'agent et compagnon de la comédienne depuis quelques années, Jason Winters, de presque trente ans son cadet[37],[38]. Elle déclare à la journaliste Liz Smith « Jason Winters est l'un des hommes les plus merveilleux que j'aie jamais connus et c'est la raison pour laquelle je l'aime. Il nous a acheté la plus belle maison d'Hawaï et nous nous y rendons le plus souvent possible »[39]. Taylor et Winters ont été aperçus fêtant l'Independence Day sur un yacht à Santa Monica, Californie[40].
Lorsqu'on lui demande pourquoi elle a épousé tant d'hommes, elle répond : «
Je ne sais pas, chéri. Cela chasse sûrement le démon qui est en moi[41], [6] ». Mais en fait, la réalité est toute autre : Elizabeth Taylor n'a jamais été heureuse
[42].
Amants[modifier]
C. David Heymann, dans son livre
Liz : La biographie non autorisée d’Elizabeth Taylor, dresse la liste des amants de la belle actrice, grande séductrice de l’écran dotée d’une vitalité extraordinaire (en témoigne sa résistance à ses problèmes de santé et à ses abus divers). Outre ses amitiés amoureuses avec les plus célèbres homosexuels d’Hollywood (Montgomery Clift, Rock Hudson...) et ses liaisons déjà citées avec les réalisateurs Stanley Donen et Richard Brooks et avec l’acteur George Hamilton, le biographe détaille (de façon parfois choquante) les passades de Taylor, avec les acteurs Peter Lawford, Victor Mature, et le chanteur et acteur Frank Sinatra parmi les plus connus de ses amants
[43].
Enfants[modifier]De ses différentes unions, Elizabeth Taylor a eu plusieurs enfants :
- avec Michael Wilding :
- Michael Howard Wilding (né le 6 janvier 1953),
- Christopher Edward Wilding (né le 27 février 1955) ;
avec Michael Todd :
Elizabeth Frances Todd, surnommée Liza (née le 6 août 1957) ;
avec Richard Burton:
Une fille adoptive, Maria Burton (née le 1er août 1961, adoptée en 1964). Les démarches d'adoption ont été faites à l'époque où Elizabeth Taylor était mariée à Eddie Fisher mais ont abouti lorsque l'actrice eut épousé Burton.
Elizabeth Taylor est grand-mère pour la première fois en 1971, à l'âge de 39 ans. À la fin de sa vie, elle est la grand-mère de dix-petits enfants et arrière-grand-mère de quatre. Tous étaient présents lors de son décès
[44].
Une amitié indéfectible[modifier]Taylor et Michael Jackson ont développé au fil du temps une amitié indéfectible. Depuis le début des années 1980, elle réside à Bel Air en Californie où habite Michael Jackson. En 2005, elle le défend et le soutient lors des deux accusations d’abus sur mineurs dont il est victime et pour lesquelles il a été respectivement relaxé et acquitté
[45],[46]. Elle est la marraine de ses deux enfants Paris Jackson et Prince Michael Jackson I
[47]. Le 6 octobre 1991, Elizabeth choisit le Ranch de Neverland
[36] pour la fête qu'elle donne à l'occasion de son mariage avec Larry Fortensky.
En 1997, Jackson interprète la chanson
Elizabeth, I Love You qu'il a composée pour elle à l'occasion de son 65
e anniversaire.
Taylor est présente pour les funérailles de Michael Jackson (qui se sont déroulées en privé).
[réf. nécessaire]Péchés mignons[modifier] Elizabeth Taylor en 1986
Sa passion pour la joaillerie, les fourrures et la haute couture est proverbiale. « Dans la vie, il n’y a pas que l’argent. Il y a aussi les fourrures et les bijoux
[48] » a-t-elle coutume de dire. Elle est une cliente du bijoutier Shlomo Moussaieff
[48][réf. incomplète]. Au fil des ans, elle acquiert plusieurs bijoux de haute lignée comme le
Krupp Diamond de 33,19 carats (6,64 grammes), ou encore le
Taylor-Burton Diamond de 69,42 carats en forme de poire qu'elle porte lors de la fête d'anniversaire de Grace Kelly et que lui a offert son mari Richard Burton pour son 40
e anniversaire
[49]. Après leur divorce, il est vendu aux enchères en 1978 pour la somme de 5 000 000 $, qui sont utilisés pour construire un hôpital au Botswana
[49],[50]. Burton lui a également acheté, à l’occasion de la Saint Valentin en 1969, la
Peregrina Pearl. Cette perle de 50 carats avait appartenu autrefois à Marie I
re d’Angleterre, dont Burton avait acquis le portrait où elle portait ce même bijou. Au moment de son acquisition, le couple découvre que le
National Portrait Gallery de Londres ne possède pas de peinture originale de Marie et décide donc de l’offrir à la galerie
[51],[52]. Sa collection de bijoux a été répertoriée et photographiée par John Bigelow Taylor dans son livre
My Love Affair with Jewelry sorti en 2002. Première personne célèbre à mettre sur le marché des bijoux conçus par elle, Elizabeth Taylor a également lancé trois parfums,
Passion,
White Diamonds (qui fait partie des dix meilleures ventes de parfums de la décennie 1990) et
Black Pearls dont les ventes lui rapportent près de 200 000 000 dollars US annuels.
Du 10 décembre 2010 au 12 janvier 2011, dans le cadre de l’exposition Bulgari, l’actrice dévoile pour la première fois en France des pièces exceptionnelles issues de sa collection privée
[53].
Taylor est également une importante cliente des maisons de haute couture tout au long de sa carrière cinématographique. Conjointement à ses propres achats, Edith Head et Helen Rose, habilleurs à la MGM, conseillent l'actrice pour choisir des vêtements qui la mettent en valeur. Ce faisant, elle contribue à populariser les modèles de Valentino et d'Halston
[54].
En 1980, les laboratoires Schering-Plough commercialisent des lentilles de contact dont la couleur est inspirée par celle des yeux de l'actrice
[55]