Source NOUVEL OBS.COM
Brigitte Bardot "plus que déçue" à l'issue des rencontres "Animal et Société"
Le résultat des rencontres "Animal et Société" tenues sous l'égide du ministère de l'Agriculture ont "plus que déçu" Brigitte Bardot, qui a estimé mercredi qu'elles ont validé la vision selon laquelle "l'animal n'est qu'un bien de consommation ou un outil de recherche". Aussi l'ancienne actrice accuse Nicolas Sarkozy de ne pas avoir tenu sa promesse de réformer le statut des animaux.
Le chef de l'Etat "n'a pas tenu sa promesse et les rencontres 'Animal et Société' (censées remettre à plat la relation homme-animal) ne débouchent sur aucune avancée, alors qu'il s'y était personnellement engagé le 27 septembre", a déploré Brigitte Bardot dans un entretien téléphonique accordé à l'Associated Press.
Le rapport de la première phase d'"Animal et Société", rencontres nées d'une lettre de mission de Nicolas Sarkozy au ministre de l'Agriculture Michel Barnier et auxquelles étaient conviés plusieurs ministères concernés, "n'aboutissent à rien", estime Brigitte Bardot.
Ainsi, le statut de l'animal n'a selon la Fondation Bardot pas été réformé, puisque l'animal reste "un être sensible" dans le code rural, mais "un meuble" dans le code civil. La Fondation avait demandé à M. Sarkozy une harmonisation du statut de l'animal au regard des trois codes (rural, civil, pénal), avec la création d'une "haute autorité" de la condition animale.
Même sentiment chez Ghislain Zuccolo, directeur de la Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF), pour qui "l'aboutissement de ces rencontres n'est pas une victoire pour les animaux". "Force est de constater que la volonté de ménager la susceptibilité des organisations professionnelles a fait perdre à ces rencontres beaucoup de leur intérêt", a-t-il jugé dans un communiqué.
La Fondation Bardot et sa présidente se disent "affligées" du résultat du rapport Barnier, dont les rencontres se sont tenues entre mars et juin derniers. "Il est bien évident que le gouvernement nous renvoie le symbole dramatique que l'animal n'est qu'un bien de consommation ou un outil de recherche", note-t-elle.
La Fondation s'étonne aussi que le ministère de l'Agriculture ait annoncé l'édition d'un guide "afin de promouvoir les bonnes pratiques dans la corrida". Elle se dit par ailleurs atterrée du renvoi vers des "comités devant étudier la question" des étudiants en médecine opposés aux expérimentations animales, comme cela existe par exemple aux Pays-Bas ou en Italie.
Quant à l'abattage rituel, "puisque je ne peux plus m'exprimer dans ce pays sans être traînée devant les tribunaux, ma Fondation saisit directement la Commission européenne afin qu'une procédure soit engagée contre la France qui détourne allègrement la réglementation européenne sur l'abattage des animaux", a tempêté Brigitte Bardot.
Et l'ancienne actrice de conclure: "La souffrance, je l'apprivoise car il me faut continuer le combat. Mais comme je ne me montre plus, les pires rumeurs circulent à mon sujet, et j'en suis bien consciente. Mais ma souffrance n'est rien, comparée à celle de millions d'animaux exploités, égorgés ou mutilés. Alors je serai là, encore et toujours et ce, jusqu'à mon dernier souffle". Voir l'article ->
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